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Croyances, superstitions et religions

 


Introduction

Astrologie, divination, superstitions populaires : chat noir, tables qui tournent, trèfle à quatre feuilles, sectes, religions, chrétiens, musulmans, juifs.... Les croyances, les superstitions, les religions sont partout autour de nous. L'irrationnel est en nous partout et toujours. Pourquoi?

Une constante dans le temps

On retrouve ces croyances à toutes les époques. En l'an 1000, le peuple était peu éduqué et très peu cultivé. Bien peu de gens avaient accès à l'écriture. Le terrain était fertile pour absorber des croyances de toute sorte. Nous pouvons penser que les croyances étaient très répandues. Ce qui est vrai. Aujourd'hui, passé l'an 2000, la plupart des gens, dans le monde occidental, sont cultivés et informés. Logiquement, ceci devrait conduire à une baisse progressive de l'ensemble des croyances. Ce qui est faux. En fait, les statistiques montrent qu'un certain niveau culturel et social favorise les croyances irrationnelles. En France, par exemple, la catégorie sociale où l'on trouve le plus de croyances en l'irrationnel, ce sont les femmes enseignant, une catégorie relativement cultivée et éduquée. De même, les paysans, que l'on pourrait supposer moins cultivés, font partie des catégories qui croient le moins (toutes croyances confondues). Ainsi les croyances irrationnelles ne faiblissent pas et semblent une constante dans le temps.

Une constante dans l'espace

Partout, dans le monde entier les croyances irrationnelles ont proliféré pour souvent aboutir à des systèmes de religion qui sont d'ailleurs souvent très proches. On peut expliquer les nombreuses similitudes entre les différents systèmes religieux par les emprunts : par exemple, les chrétiens ont beaucoup emprunté aux sumériens. Le récit du déluge de la bible est recopié pratiquement mot pour mot du récit du déluge sumérien écrit à peu près 2000 ans plus tôt. Les légendes sumériennes, les premières qui nous soient parvenues puisqu'aucune autre civilisation n'a laissé de traces écrites durables avant eux, ont été recopiées par les akkadiens, les babyloniens, les indiens, les chrétiens....

L'homme, un mammifère sociable :

Le besoin de croyance et de religion naît du cerveau humain. Pour bien le comprendre, il faut remonter très loin en arrière : il y a quelques millions d'années, quand l'humain n'était pas encore vraiment humain mais plutôt un  intermédiaire entre l'homme pensant et le singe. Chez les mammifères évolués, l'esprit social est très présent et tous les groupes fonctionnent à peu près de la même façon : un mâle dominant : le chef, des mâles dominés, en général plus jeunes et qui rêvent de prendre la place du chef ou d'aller fonder un autre groupe ailleurs. Et les femelles, en principe réservées au mâle dominant. Les jeunes femelles souvent vont rejoindre d'autres groupes ce qui permet un brassage des gênes et limite la consanguinité.

Les premiers groupes d'humains fonctionnaient très probablement de cette façon. Pourquoi : parce que c'est la manière la plus efficace pour perpétuer l'espèce : la sélection naturelle a joué et les groupes qui fonctionnaient d'une autre manière ont périclité. Petit à petit ce modèle s'est affiné et imposé. Ce modèle social a fonctionné pendant des millions d'années : le cerveau pré-humain a eu largement le temps d'être "conditionné".

Le temps a passé, les proto humains ont évolué, leur intelligence s'est développée, largement plus que les autres mammifères. L'humain a commencé à observer le ciel, le soleil, la lune, les saisons et à se poser des questions sur le comment et le pourquoi. Il aussi commencé à faire des dessins "magiques" pour favoriser la chasse : ce fut la naissance des esprits et des religions. Ça a été, en quelque sorte aussi les prémisses d'une "angoisse existentielle". Les humains se sont encore développés, ont inventé un langage parlé évolué ce qui a permis une évolution fulgurante de l'espèce. Puis progressivement, l'humain s'est sédentarisé, a appris à planter, cultiver et à observer le cycle des saisons. Les humains ont cherché à améliorer les récoltes et à limiter les caprices de la météo. La religion s'est encore développée. Plus tard les humains (probablement les sumériens) ont inventé l'écriture qui a surtout servi, au début, à la "comptabilité" et aux calculs des impôts. L'écriture a permis l'enregistrement de la connaissance et un essor encore plus grand des humains.

Mais après des millions d'années de préhistoire, les hommes sont toujours des mammifères sociaux et dans leurs gènes, au plus profond d'eux-mêmes, se sont gravés pendant ces millions d'années les comportements sociaux et la recherche des rapports dominant/dominé. Contrairement à ce que l'on peut penser, les mammifères dominés ne sont pas malheureux, ce que recherchent les animaux sociaux c'est de s'identifier comme dominant ou dominé, une fois les rapports établis, tout se passe bien. De même, l'homme, au fond de lui-même, recherche la domination. Ce mélange d'intelligence sur développée (par rapport aux autres animaux), ce besoin existentiel, ce cerveau qui héberge un inconscient inaccessible mais opérationnel et enfin ce besoin de domination constitue un terreau fertile pour toute forme de croyances. 

L'inconscient

Le cerveau humain s'est suffisamment développé pour générer un inconscient. L'inconscient est la partie de l'esprit qui est là, présente en nous, que nous ressentons mais à laquelle nous n'avons pas accès. Ce sont en quelque sorte les coulisses ou le sous-sol de l'esprit. Nous n'y avons pas accès mais il est là, en nous et il influence notre conduite. C'est lui qui engendre nos rêves, nos intuitions, nos ressentis. La psychanalyse a essayé de l'explorer à travers les rêves ou l'hypnose. Certaines techniques comme le Yoga ou tout simplement l'art permettent d'entrevoir notre inconscient mais dans l'ensemble il nous reste caché. La présence de l'inconscient dans le cerveau humain génère une gêne diffuse : l'humain est suffisamment performant pour avoir un inconscient mais pas assez pour y avoir un accès direct. Les religions, de manière totalement empirique, utilisent beaucoup l'inconscient humain pour asseoir leur domination.

Le langage et l'écrit

L'évolution de l'intelligence humaine a permis le développement d'un langage très évolué chez l'humain puis l'apparition du langage écrit. L'écrit permet la mémoire des connaissances et des expériences des anciens et conduit à un développement extraordinaire des humains. L'écrit a aussi permis aux religions de rédiger un livre de normes religieuses : bible, coran... Une fois les dogmes établis et supposés immuables et éternels, les religieux n'ont de cesse de les faire respecter, de gré ou de force pour asseoir leur pouvoir et éviter les dérives et l'émiettement.

Concept religieux

La maîtrise du langage puis de l'écrit a permis à des groupes d'humains d'élaborer des concepts religieux et de les normaliser par écrit. Un concept religieux doit contenir des éléments qui dépasse l'irrationnel mais pas trop : par exemple : des arbres qui pensent. Et le dieu doit avoir accès aux pensées des hommes. Ainsi, au départ, s'est constituée une myriade de concepts plus ou moins efficaces. Mais là aussi, la sélection naturelle a joué : les groupes religieux qui s'appuyaient sur des concepts efficaces se sont développés, les autres ont disparus. Petit à petit, le temps a fait son œuvre et les concepts se sont améliorés, les protocoles se sont développés et les prêtres ont augmenté leurs pouvoirs. Ce sont probablement les sumériens qui ont couché par écrit les premiers concepts religieux réellement évolués. Ils ont par exemple développé le concept de la création du monde, du déluge etc. Ces concepts ont été repris, souvent mot pour mot, par les akkadiens, les babyloniens, les assyriens, les chrétiens.

Les rites
Vers -1500 avant JC, les égyptiens inventent le monothéisme : le Dieu Soleil est élu comme Dieu unique, il traverse les douze constellations du ciel, nombre qui deviendra symbolique. On invente le sacrement du baptême : en immergeant le disciple dans de l'eau, on le lave de ses fautes et on lui permet de ressusciter en une seconde vie. En mangeant les entrailles de l'ennemi tué et en buvant son sang, on assimile ses vertus. Ces propriétés ont été étendues aux animaux qui ont été divinisés. Ensuite le sang a été recueilli dans des coupes passées aux fidèles puis remplacé par du vin rouge par les prêtres de la déesse Isis. Le prêtre effectuait la consécration en disant "Tu es vin mais tu n'es pas vin car tu es les entrailles d'Isis". Puis il faisait passer le calice aux fidèles présents agenouillés. Plus tard, les prêtres de Dionysos (Dieu de la fertilité symbolisé par un grain de blé) introduisirent le pain dans le sacrement eucharistique.

Messie et sauveur

L'Eucharistie amena la question : "Comment une divinité peut transmettre à l'homme la vertu de la résurrection si elle-même ne la possède pas, puisqu'elle est éternelle et donc jamais morte?' Cette grave question induit les théologiens à faire descendre les dieux sur Terre pour mourir, ressusciter et transmettre la vertu de la résurrection aux hommes qui pourront donc accéder à une vie éternelle dans un paradis après leur mort. Les religions firent donc descendre leurs dieux du ciel vers la Terre : le "Sôtêr" c'est-à-dire le sauveur. Celui-ci était à chaque fois tué par les hommes après avoir subi une Passion. Trois jours après sa mort, il descendait aux enfers pour montrer qu'il était le maître de la mort puis il ressuscitait pour retourner dans le monde des dieux. Exemple : Mardouk, Adonis, Ishtar, Sérapis, Cybèle, Démeter, Mithra, Ahura Mazda...On donna à ces dieux sauveurs le titre de Kirios (seigneur). Les gouvernements comprirent vite l'intérêt d'un tel système qui visait à convaincre les masses populaires de supporter le poids de la dictature impérialiste en promettant aux classes sociales insatisfaites une récompense après la mort si seulement elles avaient supporté avec humilité et résignation les injustices sociales.

Liberté et démocratie

Tous les groupements religieux ont intérêt à soigneusement codifier le protocole et à lutter contre les déviances sous peine de voir leur courant s'émietter en une multitude de sous-tendances qui vont se concurrencer et finiront par lutter entre elles. Ainsi les dogmes doivent être définis soigneusement et avec précision dans un écrit de référence (Bible, Coran) qui devient la source officielle et intangible. Si la religion est assez puissante pour prendre le pouvoir politique (comme ce sera le cas en Occident avec la religion chrétienne), la méthode la plus efficace est d'interdire l'enseignement de l'écrit, de la grammaire et des sciences auprès du peuple pour lui ôter les outils qui lui permettrait de supprimer le joug. La religion peut même, dans ce cas, et comme dans les états totalitaires, réécrire l'histoire et modifier sa référence officielle pour l'améliorer et l'adapter puis détruire toute trace des versions précédentes pour pouvoir continuer à présenter la référence comme intangible. C'est ce que feront les chrétiens en Occident : ils "nettoierons les bibliothèques pendant presque 2000 ans et ils interdiront au peuple les connaissances et tout le savoir des anciens grecs sera perdu pour plonger l'occident dans un profond obscurantisme pendant plus de mille ans.

Ceci explique aussi pourquoi les religions appuient toujours les dictatures et les totalitarismes, ont toujours lutté contre la démocratie (la religion chrétienne, il y a à peine plus de cent ans et les musulmans aujourd'hui).

Ainsi les religions sont des puissants facteurs conservateurs et un énorme frein au changement, au progrès et à l'amélioration de la condition du peuple. Notons que les religions répondent aux problèmes de domination et aux angoisses existentielles de ceux qui ont la foi et les gens "religieux" vivent, en moyenne, plus vieux que les autres : la sélection naturelle favorise (un peu) les religions.

Un frein à l'extension des religions sont les catastrophes : les tremblements de terre ou les guerres qui font douter de l'existence d'un esprit supérieur : après le carnage de la seconde guerre mondiale, la majorité ne croyait plus en la religion et l'Europe a commencé à tomber dans les bras des communismes athées (qui ont d'ailleurs adopté les mêmes techniques éprouvées par les religions de contrôle du pouvoir, l'URSS a ainsi développé sa propre "inquisition").

Aujourd'hui

Aujourd'hui, en Occident, les religions officielles peinent de plus en plus à contenir l'élan spirituel et religieux, qui ne faiblit pas, il semble que ce soit une constante, mais a tendance à s'émietter : chacun va se bricoler sa religion à lui dans son coin ou avec son gourou et son petit groupe. Tout ça ne fait pas l'affaire des succursales officielles qui perdent du pouvoir et sont partagées entre la tentation de la rigueur pour forcer les ouailles à rentrer dans le droit chemin; et la "tolérance" pour perdre le minimum de fidèles, quitte à faire des entorses aux règlements. Par exemple, et pour répondre au souhait populaire, il n'y a jamais eu autant de nouveaux saints dans l’Église catholique que ces dernières années. Quitte à canoniser des gens que l'on vilipendait peu avant : comme Padre Pio ou quitte à en canoniser d'autres de toute pièces et qui n'ont jamais existé comme Juan Diego en Amérique du Sud.


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15/12/2019